Exode
Performance 25.06.2019,Cité Internationale Universitaire, Paris.
Ces jours-ci je rêvais d’un temple de fraîcheur, je voulais rejoindre la cime des arbres et vivre à l’ombre des feuilles. L’iguane allait retrouver son habitat. Tel un pèlerinage que je m’étais fixé, il allait rejoindre les arbres.
C’était un jour de canicule, le latex fondait avec la chaleur et mon costume était davantage un poids plutôt qu’une deuxième peau.
Je commençai à ramper, la sueur ruisselait sous mon masque. Je déambulai parmi un méandre de couloirs et escaliers à la recherche d’une sortie. Au bout de cette errance labyrinthique, une rampe surplombait le hall. Sur ces hauteurs silencieuses, je me posai, tout en me liant d’amitié avec le vide.
Avancer… Rejoindre l’arbre.
Je traversai la porte qui séparait l’intérieur de l’extérieur et un vent frais m’enveloppa le corps.
Dehors, une étendue découverte m’attendait.
Il n’y avait que quelques buissons pour se cacher, aussi je me résignai à avancer à travers cette étendue désolée, à la merci des prédateurs et des humains.
La chaleur exténuante me forçait à m’arrêter à maintes reprises.
S’arrêter pour mieux avancer…
Je m’allongeai la tête vers le haut, concentrée sur les courants d’air qui me caressaient. Un chien vint me réveiller de ma somnolence, il aboyait nerveusement au moindre de mes gestes et cherchait à m’effrayer tout en me fuyant. C’était une piqûre de rappel à mon incarnation animale.
Ramper encore, sur le gazon, les cailloux, le béton…
Avancer jusqu’à l’Eden, avancer malgré la fatigue, les aspérités, les rencontres incongrues.
Fuir.
Exode.
L’iguane




