Recroquevillée sur toi-même tu te caches
Tu es une pierre que je ramasse
Alors je te baigne,
Doucement, délicatement, jusqu’à ce que l’eau t’enveloppe
Je te berce et en oublie le temps
Tu es une empreinte qui danse,
Toi, moi, ton odeur et le toucher de l’eau
Tu es si fine,
Seul l’eau semble pouvoir te toucher sans te casser
Je te prélève tout doucement et l’eau s’accroche à toi
Comme le sperme au bout d’une capote
Je découvre tes déchirures et décolle tes points de sutures
Doucement, délicatement,
Je sépare les derniers atomes crochus
Je t’éventre
Et découvre la dentelle de ton corps
Doucement, délicatement,
Je t’étends
Jusqu’à faire disparaître tes rides
Entre deux feuilles de papier
Je vide l’eau de ton corps
Je te relève
Tu es maintenant matière
A la merci des moindres aspérités et de l’infiniment petit
Mais je t’en prie, ne cèdes pas
Restes avec moi
Valentine Vera
Crédit photo (c) Damien Guillaume